Compte rendu de la journée : Les modes de commercialisation des paysan.es et de l’alimentation
Les modes de commercialisation des paysan.es et de l’alimentation
Un café discussion a eu lieu le lundi 18 novembre à la Fourmilière à Ploermel en présence de 21 personnes. Le but était de se rencontrer, d’échanger, de s’inspirer, d’initier des coopérations et/ou d’essaimer des modes de commercialisation inspirants. Y a t’il le besoin et de la place pour de nouveaux producteur.ices dans les structures de commercialisation d’alimentation locale ? Y a t’il de la place et le besoin de nouvelles structures pour développer la distribution de l’alimentation local et les débouchés des producteur.ices ?
A partir des témoignages de Clic ta Berouette, du Local de Guer, de la SCIC Halle Terre Native, de la Palette Paysanne, de la Grange en commun et de la Vente directe à la ferme de Trévero, nous avons développé un panorama des différents modes de commercialisation en circuit-courts à l’est du Morbihan (voir encadré) et évoqué le développement des plateformes pour la restauration hors-domicile et des moyens de mutualisations des paysan.es pour leur activité de commercialisation, comme les filières de transformation-distribution.
La loi Egalim qui prévoit 50 % de produits sous label de qualité (dont 20 % en bio) dans restauration collective mène a des besoins logistiques pour simplifier les échanges entre producteurs et responsables (cuisiniers, gestionnaires) de cette restauration collective. Ceci conduit au développement de plateformes logistiques pour la restauration hors domicile (=restauration collective, restauration privée), tel que la Palette Paysanne, la FLB (Filière Légume Bio), la Kiosque paysan (en Loire Atlantique), Manger Bio 35, LAB (Lorient Avenir Bio)… alimentées et gérées pas des paysans.
Certain.es producteur.ices en circuits-courts estiment que 50 % de leur temps de travail est dédié à la commercialisation. La mutualisation des moyens de distribution apparaît donc importante pour réduire ce temps et les coûts de la commercialisation. Certaines fermes mutualisent leur logistique, grâce à un camion en co-propriété par exemple ou profitant du trajet d’un.e autre paysan.e d’un point de vente à un autre, ce qui est facilité par la multiplication des points de ventes par producteur.ice et la gestion mutualisé des points de vente par de nombreux.ses paysan.nes. Ces points de ventes permettent en effet, aux paysan.es de faire réseau, de mutualiser, d’échanger aussi sur leurs pratiques (de distribution, de production …), mais la participations de divers producteur.ices dans diverses structures de distribution permet aussi des échanges entre points de ventes, qui peut amener à des mutualisations (commande groupé de produits secs par plusieurs magasins de producteurs par exemple), mais aussi à des temps d’échanges de pratiques entre structures similaires. Cette idée conduit à réactiver de la commission SAT (système alimentaire territorialisé) animée par la FRCivam.
Il se développe aussi des filières de transformation et de distribution, comme les Grenier Bio d’Armorique ou la Grange en Commun, un outil de meunerie mutualisé pour fournir les boulangers des bourgs et leur permettre d’avoir une référence avec de la farine local. La création de cette structure est issue du groupe Grandes Cultures pour l’Alimentation Humaine, animé par le CivamAD56 et permet de retrouver des structures intermédiaires entre la transformation à la ferme et les circuits-longs, structures qu’on retrouve encore peu dans l’ouest contrairement à d’autres régions.
En revanche, malgré l’appropriation de la commercialisation par les paysans dans la cadre des circuits-courts et du développement de nouvelles filières, certain.es notent que « la vente est une très mauvaise manière de distribuer l’alimentation. Il se développe une violence économique dans laquelle le paysan est considéré comme un acteur marchand semblable à n’importe quel autre acteur marchand », ce qui pose la question de l’alternative au modèle de distribution commerciale de l’alimentation.
La SSA (Sécurité Sociale de l’Alimentation) donnent des pistes et pour aller plus loin. On vous recommande aussi l’étude du réseau Civam, Solidarité Paysan, Secours Catholique et Fédération Française des diabétiques de France :« L’injuste prix de notre alimentation, quels coûts pour la société et la planète ? », https://www.civam.org/ressources/thematiques-groupes/alimentation-thematiques-groupes/linjuste-prix-de-notre-alimentation-quels-couts-pour-la-societe-et-la-planete/
Publié le mercredi 26 février 2025, par .